CHIFFRES
RAPPORT
« IMMIGRATION, QUALIFICATIONS ET MARCHÉ DU TRAVAIL »
Le nombre d’immigrés en France est relativement stable depuis 20 ans.
Il y a 20 ans, on constatait une sur-représentation des hommes dans la population immigrée par rapport aux individus nés en en France, les natifs. Aujourd’hui, cette sur-représentation n’existe plus. La proportion d’hommes et de femmes dans les deux populations est similaire…
Entre 1985 et 2005, le nombre de non-diplômés est largement supérieur dans la population immigrée que chez les natifs. Mais, chez les immigrés comme chez les natifs, le niveau d’éducation tend à s’accroître. Et en 2005, le nombre de personnes titulaires du baccalauréat est quasi identique chez les immigrés et chez les natifs. Pour les diplôme au moins égal à la licence, le nombre de titulaires immigrés dépassent même un peu celui des natifs.
En revanche, le taux de chômage est bien plus important dans la population immigrés. Il y a une forte sur-représentation des immigrés chômeurs : 18,3% de chômage contre 9,1% chez les natifs.
Plus de chômage mais aussi, des salaires plus faibles…
Par exemple, à caractéristiques observables identiques, les immigrés non diplômés gagnent moins que les natifs non diplômés : 10% de moins pour les hommes et 17% de moins pour les femmes.
Il est possible de retrouver tous ces chiffres dans un rapport de Gilles Saint-Paul qui vient de nous être communiqué, intitulé « Immigration, qualifications et marché du travail ».
Ce rapport rappelle des chiffres qui étonnent…
Alors que la « politique migratoire française » est présentée comme devant favoriser une immigration par le travail,
Seulement 7 % des titres de séjours délivrés en 2005 correspondent à des motifs professionnels (cette part était de 28,2 % en 1997), contre près de 50 % pour des motifs familiaux (31,7 % en 1997)…
Ce rapport suggère aussi des pistes :
Il existe un bénéfice potentiel de l’immigration en tant que politique de main d’œuvre : les immigrés sont susceptibles d’avoir une mobilité géographique ou professionnelle plus grande que les natifs, ce qui permet de « fluidifier » le marché du travail du pays d’accueil en garantissant une élimination rapide des déséquilibres. Cette logique peut être transposée au plan européen […]
L’auteur, Gilles saint-Paul, nous commente ainsi son rapport :
La question migratoire est devenue un enjeu majeur de la politique de l’Union européenne et la plupart de ses pays membres ont entrepris des réformes en faveur d’une immigration de travail qualifiée. Gilles Saint-Paul apporte un certain nombre d’éclairages théoriques sur les liens entre immigration et marché du travail, qui sont autant de réponses à des questions souvent négligées dans le débat social. Y-a-t-il un gain net à l’immigration pour le pays d’accueil ? Qui sont, parmi les natifs, les gagnants et les perdants des politiques migratoires ? Le rapport se poursuit par une analyse critique des nouveaux dispositifs législatifs français qui cherchent d’une part à assurer un réglage fin des besoins de main d’œuvre, et d’autre part à améliorer la qualité de cette main d’œuvre en attirant des travailleurs hautement qualifiés. L’auteur pointe un certain nombre de limites à ces politiques et développe plusieurs pistes qui abordent aussi bien la question des instruments économiques de sélection des immigrés, des liens entre immigration qualifiée et enseignement supérieur, que celle de l’immigration comme palliatif temporaire aux rigidités du marché du travail en France.
Ce rapport a été présenté à Monsieur Eric Besson mercredi 27 mai 2009.